Projet Step Up au Gabon : Réaliser une évaluation du risque biologique dans les laboratoires COVID-19 afin d’assurer une sécurité optimale pour les agents en charge des analyses

Dans le cadre des projets d’appui de la Société africaine de médecine de laboratoire (ASLM) et des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) à la riposte COVID-19 dans les Etats Membres de l’Union Africaine (UA), la sous-commission laboratoire du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à coronavirus au Gabon (COPIL Coronavirus) a mené, du 15 au 18 juin 2021, l’évaluation des risques biologiques des laboratoires COVID-19 de Libreville. 

La réalisation de cette activité, faisant partie du projet « Step-up COVID-19 », a été possible grâce à un financement de la Fondation CDC alloué à ASLM. Step-up COVID-19 concerne 15 pays, dont le Gabon, et vise à appuyer les équipes de laboratoire pour la mise à l’échelle des tests COVID-19 conformément aux stratégies nationales et à la stratégie continentale conjointe de riposte contre la COVID-19 de l’UA.

Cette formation a tiré parti de l’expertise nouvellement acquise d’un groupe de formateurs nationaux (8) certifiés par l’ASLM académie, dans le cadre d’une série de formations régionales sur la biosécurité/bio-sûreté portant sur les directives à jour de l’OMS ainsi que sur les normes ISO 15190:2020 (Exigences pour la sécurité pour les Laboratoires de biologie médicale) et ISO 35001:2019 (Système de management des biorisques en laboratoires et autres organismes associés).

L’évaluation avait pour objectif principal de s’assurer, dans un premier temps, de la mise en œuvre des directives relatives aux bonnes pratiques pour la gestion des risques biologiques dans les nouveaux laboratoires COVID-19 de la capitale du pays.  En effet, la gestion des risques biologiques constitue un des piliers clés des systèmes de gestion de la qualité en laboratoire et sa mise en œuvre permet de minimiser les risques d’exposition pour les laborantins appelés à manipuler les agents pathogènes sur une base routinière, surtout en période de flambée épidémique.

Le projet Step Up a de plus offert un cadre d’échange régional avec les équipes d’autres pays, notamment le Cameroun et le Burkina Faso, qui ont appuyé les évaluateurs gabonais lors de séances virtuelles de partage des expériences et bonnes pratiques apprises ainsi que pour l’élaboration du formulaire d’évaluation national des risques biologiques.

Les formateurs nationaux ont ainsi pu visiter 8 laboratoires COVID-19 afin de vérifier la conformité des infrastructures disponibles et l’environnement de travail, notamment la présence et la fonctionnalité des dispositifs de confinement tels que les postes de sécurité microbiologiques (PSM) permettant d’éviter les expositions accidentelles aux virus lors du conditionnement des échantillons.  Ce fut également l’occasion d’évaluer l’exécution des tâches et de s’entretenir avec les référents du laboratoire.

A l’issue de ces visites, la sous-commission laboratoire du COPIL Coronavirus a présenté le mardi 29 juin 2021, au cours d’un atelier auquel prenaient part les représentants des laboratoires évalués, le rapport devant être validé par toutes les parties prenantes.

Les évaluateurs ont notamment relevé les risques de contamination par manu-portage, par inhalation, par aérosolisation, par projection ainsi que le risque environnemental lié à la gestion des déchets générés. Afin de guider les responsables des laboratoires, différentes recommandations ont été formulées. Il s’agit, entre autres, de la vaccination des personnels volontaires, la vulgarisation des équipes prévention et contrôle des infections (PCI) au sein des laboratoires, d’assurer la certification régulière des PSM, la mise en place de système de management de la qualité selon ISO 15189 et ISO 15190, en vue de l’accréditation des laboratoires et de la mise en place d’un programme d’audits périodiques du risque biologique.

Tout en remerciant les partenaires techniques d’avoir rendu possible cette activité indispensable, le rapporteur adjoint du Comité de Pilotage coronavirus, Dr Anne-Marie Antchouey Ambourhouet, a indiqué qu’il était important de faire le bilan un an après la mise en place des laboratoires COVID-19 et de s’améliorer. « Ces évaluations profitent d’abord aux personnels qui exercent dans ces laboratoires et il est important de protéger cette ressource humaine rare et précieuse », a-t-elle conclu. 

Cette évaluation a concerné le Laboratoire national de santé publique (LNSP), le Laboratoire Pr Daniel Gahouma, les laboratoires des Centres hospitaliers universitaires d’Owendo (CHUO), Libreville (CHUL) et Mère Enfant Fondation Jeanne Ebori (CHUMEJE), les laboratoires des Hôpitaux d’instruction des Armées d’Akanda (HIAA) et Omar Bongo Ondimba (HIAOBO) ainsi que le laboratoire de l’Hôpital spécialisé de Nkembo, tous situés dans la capitale.

Il a particulièrement été recommandé d’étendre cette activité aux laboratoires de l’intérieur du pays.

Auteur : Mme Liliane Bilogho, Chargée de la Communication, Centre Collaborateur Régional d’Afrique Centrale, Africa CDC

Editeur : Dr Marguerite Massinga Loembé, Conseillère principale Laboratoire, Centre Collaborateur Régional d’Afrique Centrale et ASLM, Africa CDC

À propos de l’ASLM

Créée en 2011, la Société Africaine de Médecine de Laboratoire (ASLM) est un organisme professionnel panafricain axé sur l’amélioration des soins de santé en renforçant tous les aspects des laboratoires, y compris le renforcement des effectifs, l’amélioration de la qualité et l’accréditation, l’harmonisation des réglementations, le renforcement des réseaux, le renforcement du plaidoyer et de la communication. Les tests de laboratoire sont essentiels pour le diagnostic de la maladie, la surveillance épidémiologique, l’investigation des flambées, l’initiation et le suivi du traitement, ainsi que la recherche et le développement. ASLM relève ces défis en travaillant en collaboration avec les gouvernements, organisations nationales, régionales et internationales; partenaires de mise en œuvre, le secteur privé et les autres agences pour atteindre les objectifs de sa vision stratégique. L’ASLM est cautionnée par l’Union africaine avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé, des Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC), du CDC américain, du Plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le sida (PEPFAR), de la Banque mondiale, de la Fondation Clinton, de l’ONUSIDA et autres.